Les tableaux tissés
Traditionnellement, le tableau tissé est un morceau de bravoure dont la fonction est de démontrer l’efficacité technique d’une maison et son aptitude à restituer un rendu artistique comparable à celui des arts majeurs. Une telle œuvre peut ensuite servir de caution à l’ensemble de la production d’une maison. Elle a été brillamment illustrée par la fabrique lyonnaise grâce notamment à Philippe de Lasalle (1770) et Maisiat (1827). La fabrique stéphanoise s’y est également appliquée avec succès en l’adaptant à son matériel de production.
Le tableau tissé s’apparente au ruban : la chaîne est très fournie, les dimensions modestes des vignettes les font apparaître en bande, le toucher est carteux, il possède des lisières solides.
L’ensemble de ces articles constitue les « tissus à décors de circonstance ». Ils portent la marque des événements historiques et de l’actualité littéraire, théâtrale, scientifique ou sportive. Les portraits et tableaux tissés stéphanois ne sont pas l’apanage de la maison Neyret, qui est cependant à l’origine de la popularité des « images de Saint-Etienne ». Les stéphanois ont produit un grand nombre de petits et moyens formats accessibles à une plus large couche d’acheteurs que les pièces impressionnantes de la Fabrique lyonnaise.